Hospitalité(s) #1

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« Quidquid est in territorio, est etiam de territorio.» (qui est sur le territoire est aussi du territoire).

Genève – devenant métropole – regorge de projets de développement dont la réalisation s’étire sur de longues années. Pendant ce temps, des espaces demeurent non qualifiés et de nombreux bâtiments restent vides. Ces lieux en attente pourraient pourtant être habités par celles et ceux qui en ont besoin : des personnes dont les revenus ne suffisent pas à garantir un toit, des étudiant·e·x·s, des travailleur·euse·x·s contraints de loger sans cesse plus loin, des familles venues d’ailleurs cherchant refuge sans en trouver, mais encore des enfants qui manquent d’espaces pour apprendre, des artistes ou des artisan·e·x·s cherchant un lieu pour exercer leur métier… La liste des lieux, comme celle des besoins, reste à compléter.

Voilà le programme : Genève, cité-refuge ! La ville a une longue histoire d’hospitalité. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Comment sauvegarder les lieux où cette hospitalité subsiste encore et comment en engendrer d’autres ? Pour cela, il nous faut expérimenter et inventer collectivement de nouvelles manières d’habiter en travaillant avec le temps, pour adapter certains sites urbains, occuper ce bâti disponible et y travailler avec celles et ceux qui sont déjà-là.

Il s’agit donc de proposer le temps – ouvert et agile – de l’occupation et de l’accueil temporaire comme une alternative concrète au temps – long et contraint – de la planification. Les deux ateliers du JMA Genève invitent les étudiant·e·x·s à travailler à partir de cette hypothèse pour imaginer et mettre en œuvre des projets concrets pour une ville (plus) hospitalière, en collaborant avec les habitant·e·x·s et des acteur·ice·x·s institutionnels ou associatifs.

L’atelier Le temps des occupations  invite à occuper des bâtiments existants en attente de planification – en collaborant avec celles et ceux qui y vivent ou qui pourraient y vivre. Il propose une contribution concrète au droit à habiter et une manière d’expérimenter d’autres formes de coexistences dans la ville.

Objectifs d’enseignement

L’atelier propose d’agir concrètement pour l’hospitalité en ville en y travaillant sur des sites réels et avec celleux qui y vivent. Il s’agit d’apprendre, imaginer et agir sur notre territoire par la mise en relation directe et ouverte avec ses habitant·e·x·s. Les étudiant·e·x·s sont invité·e·x·s à construire individuellement et collectivement un regard sensible aux situations habitées, une aptitude critique et un engagement au service de leur territoire soumis aux enjeux politiques, sociaux et environnementaux contemporains.

Formes d’enseignement

Le travail débutera par une série d’arpentages et de rencontres de terrain. Cette étape aura pour objectif de cartographier, inventorier, documenter les expériences d’occupations temporaires déjà existantes. À partir de cette archive vivante des pratiques d’occupations en cours dans la métropole, les étudiant·e·x·s travailleront avec les habitant·e·x·s pour imaginer de nouvelles possibilités d’agir. En s’appuyant sur les pratiques d’occupations précédemment collectées, iels seront invité·e·x·s à imaginer et concevoir ensemble des projets qui prolongent et transforment les expériences existantes ou qui en réinventent d’autres. Il s’agira à terme d’agir sur le terrain en expérimentant et en préfigurant d’autres manières d’habiter dans l’existant.

Tout au long du semestre, les sites, les programmes et les façons de les aborder seront discutés entre étudiant·e·x·s, enseignant·e·x·s et habitant·e·x·s. En fonction des besoins, des personnes ou des associations issu·e·x·s de la société civile, ou d’autres disciplines des arts et des sciences de l’espace seront invité·e·x·s à participer au travail collectif. Un voyage à Rome donnera l’occasion de visiter plusieurs expériences d’occupations importantes et d’en tirer des enseignements pour nourrir les démarches entreprises au sein de l’atelier.