Mona-co

La société de consommation dans laquelle nous vivons nous contraint à suivre un rythme quotidien toujours plus soutenu. Ainsi, les liens sociaux se trouvent affaiblis et notre mode de vie s’individualise inexorablement. Les inégalités s’intensifient, les écarts se creusent. Notre société affronte toujours plus de crises – sociales, environnementales et économiques. Parallèlement, la structure des ménages évolue et se diversifie depuis quelques dizaines d’années. En revanche, la production de logement en Suisse s’y adapte insuffisamment, particulièrement hors des grands centres urbains. Il est indispensable de sortir de ce mode de vie individualiste pour renouer des liens de solidarité au bénéfice d’une collectivité forte. Fort de ce constat, quelles stratégies permettent d’adapter nos habitats à des modes de vie plus sobres et résilients ?

L’énoncé théorique a mis en évidence que le recours à une collectivité plus forte et le retour à une vie quotidienne de proximité, plus lente, sont deux composantes d’une stratégie amenant à révolutionner notre mode de vie. L’architecture et l’urbanisme, en tant que disciplines ayant un impact structurel sur les formes de nos habitats, ont la capacité de traduire spatialement et programmatiquement des dispositifs incitant les individus à adopter de nouvelles habitudes. C’est ensuite par les pratiques individuelles, prenant place dans ces habitats modifiés, que notre mode de vie s’adaptera réellement. La villa individuelle symbolisant l’individualisme, servira de terrain d’étude et d’expérimentation pour ces formes nouvelles d’habitat, favorisant la collectivité et répondant à la diversité des ménages.

Le site d’étude choisi se trouve à Aigle, une petite ville hors des grands centres urbains. Aigle bénéficie d’une situation géographique exceptionnelle, entre plaine et montagne, à l’embouchure de la vallée du Rhône et à deux pas du Léman. Un grand quartier de villa est situé au centre-ville. Celui-ci à la particularité de contenir des maisons spécifiques, les maisons Monaco. Petites habitations unifamiliales de la fin des années 60, elles ont toutes été construites selon le même type et forment ainsi plusieurs petits lotissements au sein du quartier. Elles marquent fortement l’identité du quartier et sont, depuis leur construction, entrées dans la mémoire collectives. Après avoir eu l’opportunité de rencontrer des personnes y habitant, elles seront au centre des réflexions du projet.

À travers différentes échelles d’interventions, ce projet cherche à connecter le quartier au reste de la ville, à mettre en place des dispositifs spatiaux et programmatiques favorisant la vie collective et à projeter des logements alternatifs par la transformation des maisons Monaco. Finalement, ce travail a révélé la valeur patrimoniale de l’ensemble bâti formé par les maisons Monaco et propose de lui assurer une forme de préservation tout en permettant leur évolution.