Décor de Playtime - Jacques Tati« Quidquid est in territorio, est etiam de territorio.» (qui est sur le territoire est aussi du territoire).
Genève – devenant métropole – regorge de projets de développement dont la réalisation s’étire sur de longues années. Pendant ce temps, des espaces demeurent non qualifiés et de nombreux bâtiments restent vides. Ces lieux en attente pourraient pourtant être habités par celles et ceux qui en ont besoin : des personnes dont les revenus ne suffisent pas à garantir un toit, des étudiant·e·x·s, des travailleur·euse·x·s contraints de loger sans cesse plus loin, des familles venues d’ailleurs cherchant refuge sans en trouver, mais encore des enfants qui manquent d’espaces pour apprendre, des artistes ou des artisan·e·x·s cherchant un lieu pour exercer leur métier… La liste des lieux, comme celle des besoins, reste à compléter.
Voilà le programme : Genève, cité-refuge ! La ville a une longue histoire d’hospitalité. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Comment sauvegarder les lieux où cette hospitalité subsiste encore et comment en engendrer d’autres ? Pour cela, il nous faut expérimenter et inventer collectivement de nouvelles manières d’habiter en travaillant avec le temps, pour adapter certains sites urbains, occuper ce bâti disponible et y travailler avec celles et ceux qui sont déjà-là.
Il s’agit donc de proposer le temps – ouvert et agile – de l’occupation et de l’accueil temporaire comme une alternative concrète au temps – long et contraint – de la planification. Les deux ateliers du JMA Genève invitent les étudiant·e·x·s à travailler à partir de cette hypothèse pour imaginer et mettre en œuvre des projets concrets pour une ville (plus) hospitalière, en collaborant avec les habitant·e·x·s et des acteur·ice·x·s institutionnels ou associatifs.
L’atelier Le temps de l’accueil
Le projet de structures d’accueil temporaires amènera les étudiant.e.x.s à identifier des lieux pour leur installation et permettra de tester la capacité de ces espaces urbains à répondre à de nouvelles sollicitations.
Interrogeant les notions d’identité, d’espaces urbains, de densité et d’usages, l’atelier expérimente le projet urbain et architectural de manière simultanée et en situation réelle. Les recherches typologiques, morphologiques et constructives sont abordées sous diverses formes, pour répondre à des problématiques sociales et urbaines particulières et actuelles. Suivant un principe de liberté académique, le travail vise à formuler des solutions contrastées dans un éventail le plus large possible, avec l’objectif d’aider les étudiant.es développer une autonomie de pensée et un sens critique pour aborder le projet urbain aux différentes échelles et d’esquisser (découvrir) de nouvelles identités résilientes et des potentialités inédites pour les lieux étudiés.
Le travail débutera par un exercice rapide en groupe concentré sur 2 semaines. Ce travail aura pour objectif de poser les bases et hypothèses d’un projet qui ensuite pourront être précisées et développées durant le semestre. Un voyage Outre-Sarine à l’issue de ce premier travail permettra de nourrir le projet à travers la visite de bâtiments répondant à des problématiques similaires ou de structures et quartiers servant de référence de projet. Des apports théoriques et des visites à Genève, des discussions avec différentes personnes compétentes dans les disciplines concernées viendront appuyer les recherches des étudiant.e.s. et contribueront à consolider une culture urbaine et de projet commune.
Des échanges seront mutualisés entre les 2 ateliers, de même que les séances de restitutions. Cela permettra aux étudiant.e.s comme au corps enseignants ou à des personnes invitées de réagir aux projets en cours à l’atelier et d’échanger plus profondément sur les thèmes abordés, les méthodes de travail expérimentées et le type de réponses proposées.